Mission Makay – Madagascar

Dernière mise à jour : printemps 2020

Espèces d’insectes recensées :
Recensées par Passion Entomologie :
Espèces nouvelles pour la science :
Espèces en cours de description :
Le Makay, c’est quoi ? 

Nom : Nouvelle Aire protégée du Makay
Localisation : Sud-Ouest de Madagascar, au niveau des districts de Mahabo (région de Manabe) et de Beroroha (région Astimo-Andrefana)
Situation géographique : Délimité au sud par la rivière Mangoky et la ville de Beroroha, et, au nord, celle de Malaimbandy, le Makay est un massif montagneux de 150km du nord au sud pour 50km d’est en ouest à son endroit le plus large. Sa superficie approche les 400 000 hectares, et son altitude oscille entre 200m pour le fond des canyons et 1 000m pour les plateaux.
Espèces cibles : L’hapalémur gris, la tortue à grosse tête de Madagascar, le palmier ravenea des rivières et Alcin des chauves-souris.

 

Exemples d’identifications de spécimens collectés au cours de la mission 2017

 

Mission Makay : un projet d’exploration scientifique

Les processus géologiques uniques de la région du Makay ont isolé les espèces animales et végétales durant des millions d’années qui ont suivi leur propre évolution et s’adaptant à des niches écologiques particulières, conduisant à un taux exceptionnel d’endémisme (espèce dont l’aire de répartition est spécifique à une zone précise). Ces événements, tant géologiques que biologiques, font du massif du Makay un sanctuaire et un coffre-fort de biodiversité exceptionnel : un hot-spot de biodiversité, protégé des activités anthropiques par son relief escarpé. Le Makay s’apparente de ce fait à « une île dans l’île ». Cependant, en ce début de XXIème siècle, les nombreuses menaces qui pèsent sur la région sont multiples, croissantes, remettant en question sa sauvegarde et son existence.

L’objectif des missions d’exploration scientifique dans le Makay sont multiples :

  1. Inventorier l’ensemble de la faune et de la flore (biodiversité) pour comprendre les écosystèmes
  2. Collecter des données biologiques et géologiques apportant les connaissances et les preuves scientifiques du caractère exceptionnel et unique de cette région auprès des autorités malgaches afin que des mesures de préservation et de conservation soient entreprises (exemple : NAP)
  3. Faire découvrir et sensibiliser le public et les populations locales aux enjeux de protection environnementale, de développement socio-économique durable et de l’éco-tourisme

Équipe pluridisciplinaireMission 2017

La mission scientifique de 2017 a sollicité une centaine de personnes durant 6 semaines. La complexité d’une telle mission réside dans l’organisation logistique dans une région aussi reculée en diminuant au minimum les impacts environnementaux.

L’équipe se composait de 4 pôles : scientifique, médiatique, logistique et écovolontaires (voir infographie ci-contre).

 

Sites de recherche

La mission 2017 s’est intéressée à 5 sites de recherches (carte ci-contre). Ces sites sont localisés dans les principales zones forestières du sud du Makay : Menapanda, la plus grande forêt du Makay ; Andakatomenavava, des marécages avec une biodiversité unique ; Makaikely au sud, une forêt engoncée dans de magnifiques canyons jamais étudiés ; Beora et Mahasoa au nord, également vierges d’études scientifiques.

 

Retrouvez les compte-rendus et les articles des missions précédentes en bas de page

 

Mon rôle et actions au sein de Naturevolution

Mon premier séjour dans le massif du Makay en 2016 comme aventurier a été une révélation. J’ai été captivé et ébloui par une biodiversité unique, des paysages incroyables et des hommes passionnés ! Face à ce constat, il m’est apparu comme une évidence de m’impliquer dans l’étude scientifique et la conservation de ce massif. J’ai donc intégré avec le plus grand enthousiasme l’équipe de la mission scientifique de 2017 comme responsable de la section entomologie. Mon rôle a été de réunir le matériel nécessaire aux collectes, d’établir des protocoles scientifiques, d’identifier et de réaliser un inventaire de l’entomofaune des plus exhaustives possibles.
C’est ce travail d’identification des espèces que je suis actuellement en train d’effectué avec l’aide de nombreux spécialistes à travers la planète. Ce travail vient compléter ceux des précédentes missions, cependant, j’apporte des données inédites par l’identification et l’étude de familles pour la première fois collectées dans le Makay : voir « compteur d’espèces » ci-dessous.
Je souhaite développer de nombreux projets dans le massif pour mener des travaux de recherche de plus grandes envergures : 1) Construction d’une station scientifique permanente ; 2) Installation d’équipement de collecte dans la canopée et sur les falaises ; 3) Etudier la répartition et l’évolution de l’entomofaune entre les canyons.

Suivez l’avancée de mes projets en temps réels sur cette page…
Rendez-vous en 2019 et 2020 !

 


Présentation

Situation
Situation géographique de la région du Makay à Madagascar

Le Makay est un massif montagneux s’étendant sur près de 4 000km2 au sud-ouest de Madagascar, dans une région où l’ethnie Bara, éleveurs de zébus, est majoritaire.

Bien que des traces de peuplement très anciens, comme en témoignent les sépultures Sakalava nichées dans certaines grottes du massif, le Makay demeure aujourd’hui l’une des régions les moins explorées de la planète. Constitué de hauts plateaux de grès friables que des millions d’années d’érosion ont entaillé de profonds canyons forestiers, sa géographie l’a rendu longtemps inaccessible lui permettant de traverser le temps sans aucune perturbation. Peu connu même à Madagascar, il fait figure, parmi les dernières zones vierges de la planète, de terra incognita d’excellence et constitue le refuge d’une biodiversité ailleurs disparue ou menacée.

Aujourd’hui cependant, le massif fait face à de multiples types de menaces principalement liées 1) aux pratiques de l’élevage non durable des populations Bara installées à la périphérie du massif depuis de nombreuses décennies : des feux de brousse sont régulièrement déclenchés aux bords du massif, se propageant vers l’intérieur par les canyons forestiers ; 2) aux troupeaux de zébus emmenés dans certains canyons ou grandes forêts du massif occasionnant de nombreux dégâts ; 3) au braconnage de nombreuses espèces au statut de conservation préoccupant comme les lémuriens ; 4) aux pratiques de coupe de bois et d’api-cueillettes non durable.

 

Historique

Suite à une première traversée du Makay en 2007, l’explorateur Evrard Wendenbaum fonde l’association Naturevolution et mène trois grandes expéditions scientifiques pluridisciplinaires en 2010-2011 pour inventorier la richesse biologique du massif et lancer les premières démarches de classement et de conservation auprès des populations et des autorités locales. Ces expéditions ont notamment donné lieu à un documentaire de science d’aventure diffusé sur Canal+ en 2011 (lien), au lancement de premiers projets de conservation sur le terrain, et finalement à la création de Naturevolution Madagascar en 2014 (voir l’encadré des membres de l’équipe).

En octobre 2014, des conventions sont signées entre Naturevolution Madagascar et certaines communes du pourtour du Makay. La Nouvelle Aire Protégée (NAP) est validée en 2015 et Naturevolution en est officiellement reconnue promoteur. En 2016, des accords-cadres et conventions de partenariats sont signés entre les régions Atsimo-Andrefana et Menabe, et Naturevolution Madagascar.

Afin que ces espaces naturels reculés et encore peu fréquentés restent largement vierges d’impacts anthropiques, Naturevolution souhaite favoriser dans le Makay le développement d’un écotourisme responsable qui soit un outil tant au service de sa préservation que de l’amélioration de vie des populations locales. En effet, sans intérêt ni perception de la valeur de cet espace naturel pour les populations locales, les chances de le protéger durablement demeurent faibles.

En 2016, Naturevolution Madagascar a organisé plusieurs réunions avec les tours opérateurs proposant déjà des séjours dans le massif du Makay. Ces réunions visent à mettre en place une charte de bonne conduite et à développer de futurs projets sur le terrain. Il est en effet nécessaire de d’organiser un système de gestion des déchets et du bois sur les campements ; définir les circuits en intégrant les contraintes des zones à protéger ; former les guides et les porteurs locaux ; sensibiliser les guides et les touristes au respect de certaines pratiques ; mettre en place des règles de répartition des revenus de développement touristique afin que les habitants puissent en bénéficier ; réfléchir à l’installation d’infrastructures légères d’accueil ; donner une image « durable » au Makay et communiquer sur le massif.

 
Madagascar en quelques chiffres

Madagascar est considérée comme l’un des 36 hotspots de biodiversité de la planète, c’est-à-dire l’une des régions du monde dont le patrimoine naturel est le plus riche mais aussi le plus menacé. D’après Conservation International, il ne resterait que 10% de la végétation naturelle de Madagascar avec une perte annuelle estimée à 0,4% pour la période 2005-2010. La destruction des habitats est la conséquence de plusieurs facteurs anthropiques comme l’urbanisation, le développement des monocultures, la pression démographique et l’élevage avec des techniques non contrôlées de déforestation par le feu.

Face à cette réalité, alors que 3% de la surface de Madagascar est officiellement protégée dans un cadre législatif de parc national ou de réserve naturelle, le gouvernement malgache poursuit son objectif de tripler cette surface dans la décennie.


Pour tout savoir :

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Piège lumineux – Makay 2017