Nouvelle édition « Des plantes et leurs insectes » – B. Didier & H. Guyot

Nouvelle édition « Des plantes et leurs insectes » – B. Didier & H. Guyot

Par Benoît GILLES

Vous souhaitez découvrir la diversité des insectes de votre jardin, leur offrir un habitat qui leur soit favorable, et en apprendre davantage sur les interactions entre les fleurs de votre jardin et les insectes qui viennent y butiner ? 

L’ouvrage « Des plantes et leurs insectes » de Didier Bruno et de Hervé Guyot (nouvelle édition – 23 mai 2024 – Quae Editions) offre une approche originale en associant une description à la fois des plantes et des insectes qui en dépendent. Il apporte ainsi des outils indispensables pour apprendre à reconnaître plusieurs centaines d’espèces d’insectes et à découvrir leur écologie et leur cycle biologique. 

Pour ces raisons, cet ouvrage sera tout aussi bien utile dans le jardin, lors de promenade naturaliste et pour les amoureux des plantes ! 

 


Interview des auteurs

  • Une nouvelle édition « Des plantes et leurs insectes » vient de paraitre. Pourquoi cette réédition

Pour le comprendre il faut revenir à la genèse de cet ouvrage. Il a été compilé à partir d’une série d’articles parus dans la revue Insectes de l’Office Pour les Insectes et leur Environnement (OPIE), qui proposent une approche originale : on décrit une plante ou un groupe de plantes et avec les espèces d’insectes qui lui sont liées et on aborde plusieurs types de milieux : plantes des jardins et des champs, vergers, haies et forêts, avec du vrai texte, des tableaux synthétiques, beaucoup d’illustrations.

Très peu de publications ont fait ce type de synthèse pour le grand public.

L’ouvrage était épuisé et une demande persistait. L’idée était de proposer aussi une version avec une nouvelle mise en pages, un format légèrement plus grand permettant de travailler sur les nombreuses photos et des les mettre mieux en valeur.

  • De plus en plus, il est évoqué la nécessité de la végétalisation en ville, des couverts végétaux en agriculture, de préserver la biodiversité, pouvez-vous nous expliquer l’importance des interactions entre les plantes et les insectes

Très précisément, la biodiversité ne se limite pas à un seul type d’organisme, les plantes d’un côté, les insectes de l’autre et encore à part, les oiseaux ou les batraciens…

Si on veut apprendre, comprendre et préserver l’environnement, la nature, on ne peut pas faire abstraction des relations entre tous. Dans le cas des plantes et des insectes, on se trouve en bas de la pyramide alimentaire et leurs disponibilités régissent en grande partie tous les étages supérieurs de la biosphère. Avec nous en haut. D’un point de vue biologique les relations entre ces deux groupes ont été façonnées au fil de plus de 400 millions d’années d’évolution. Elles ont parfois atteint un degré d’interdépendance très élevé.

  • Avez-vous un exemple d’interrelation originale entre des fleurs et leurs insectes ?  

Pour rester dans notre environnement immédiat, on peut prendre par exemple l’exemple des galles. Prenons le fameux bédégar cette galle chevelue qui se développe sur les églantiers. Elle est provoquée par la piqûre d’une micro-guêpe qui dépose ses œufs dans les limbes des jeunes feuilles. Ces galles par la suite vont être également colonisées par des dizaines d’autres insectes, parasites ou simples opportunistes.

Autre exemple, les cigariers, qui sont de petits coléoptères du groupe des charançons, utilisent très spécifiquement les feuilles de certains arbres qu’ils roulent en forme de cigare pour y déposer leurs œufs. Il y a le cigarier du noisetier, celui du bouleau, du peuplier, etc. Même sous l’eau : les donacies, encore des coléoptères, des chrysomèles, ont des larves aquatiques qui respirent en perforant les tiges des plantes aquatiques et en allant chercher l’air dans les canaux aérifères de ces plantes.

 

  • Pour les lecteurs qui souhaitent renforcer les populations et la diversité des insectes dans leurs jardins ou leurs espaces cultivés, quels conseils donneriez-vous

La diversité et les niveaux de population d’insectes dans notre environnement sont directement corrélés à ceux des plantes dans tous leurs états phénologiques. Ainsi pour favoriser la présence et la reproduction des insectes dans son jardin, il faut avant tout proposer le gite et le couvert au maximum d’états de développement d’un maximum d’espèces.

À quoi bon livrer profusion de fleurs nectarifères aux pollinisateurs s’il n’y a aucun abri pour qu’ils y stockent des réservent pour leurs larves (les abeilles solitaires ne s’installeront pas…) ou aucune plante alimentaire de leurs chenilles dans la périphérie (les papillons ne seront que de passage…) ?

À quoi bon laisser pousser les herbes folles si c’est pour les réduire toutes d’un coup de tonte sans laisser une chance aux chenilles de terminer leur développement…

Pour permettre aux insectes de s’installer durablement dans son jardin, il faut proposer de la diversité de milieux (rocaille, sable, plan d’eau, bois mort, compost, zones végétalisées…), d’essences végétales autochtones naturelles (niveaux herbacés à arborés…) ainsi que dans les types de gestion (zones sauvages entrecoupées de zones entretenues, gestion différentiée, tonte tardive…).

En définitive, il suffit de laisser revenir la nature spontanément en favorisant la création de milieux variés puis de la canaliser ponctuellement au gré de vos goûts et vos envies !


Pour se procurer l’ouvrage : Des plantes et leurs insectes  (Didier BRUNO – Hervé GUYOT – 2ème édition – 23 mai 2024 – 262 page – Quae Edition)


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