Présentation des mouches Tephritidae :
La famille des Tephritidae, ou « mouches des fruits », comprend plus de 4000 espèces réparties en 500 genres.
C’est l’une des familles de diptères les plus importantes économiquement en raison des dégâts qu’elles provoquent dans les cultures (fruits et légumes) et de leur présence dans de très nombreux pays. Depuis un siècle, les Tephritidae sont l’un des ravageurs les plus étudiés (voir mission de recherche au CIRAD de La Réunion)
Position systématique des Tephritidae :
– Ordre : Diptera
– Sous-ordre : Brachycera
– Division : Cyclorrapha
– Super-famille : Tephritoidea
– Famille : Tephritidae
Morphologie d’une mouche Tephritidae :
Les champs d’investigation concernent aussi bien la biologie, tel le comportement, la sélection sexuelle, la spéciation ou les méthodes de protection.
Cette famille se caractérise chez les adultes par des ailes le plus souvent tâchetées, une arista* bien développé, une nervure sous-costale coudée à son extrémité, l’absence de vibrisse* ou encore par un abdomen formé de 5 à 6 segments visibles, se terminant chez la femelle par un ovipositeur*.
Sur les 3 sous-familles existante dans le monde, seule celle des Dacinae est représentée sur l’île de La Réunion, sub-divisée en 2 genres : Dacus (Fabricius) et Bactrocera (Macquart) et 7 espèces.
Au niveau mondial, environ 700 espèces de Dacini ont été décrites à l’heure actuelle.
Les adultes des deux genres se différencient par une fusion de tous les tergites* fusionnés en une seule plaque chez le genre Dacus, alors qu’a contrario, tous les tergites abdominaux sont libres chez les Bactrocera ssp.
Mouches étudiées lors de mes recherches au CIRAD de La Réunion (voir article) :
- Bactrocera (Zeugodacus) cucurbitae, la « Mouche du melon » : la première référence à La Réunion date de 1972 et de 1960 à l’île Maurice. Cette espèce est originaire de l’Inde et a conquis de nombreux autres archipels comme les Seychelles ou Hawaï. C’est une espèce dite « polyphage », qui possède plus de 125 plantes-hôtes mais se développe essentiellement sur des plantes de la famille des Cucurbitaceae à La Réunion.
- Dacus (Didacus) ciliatus, la « Mouche éthiopienne des Cucurbitaceae » : la première mention à La Réunion remonte à 1964. L’espèce est originaire d’Éthiopie et provoque d’importants dégâts que ce soit à Madagascar ou aux Comores. Elle est également considérée comme un ravageur d’importance des cultures de Cucurbitaceae dans de nombreuses régions du monde tel le Pakistan, l’Afrique, l’Inde.
- Dacus (Dacus) demmerezi, la « Mouche des cucurbitaceae de l’Océan indien » : a été signalée à Madagascar en 1953 puis à La Réunion en 1972. C’est aussi un ravageur des Cucurbitaceae aux Mascareignes et à Madagascar. Contrairement aux deux autres, cette espèce est plutôt ubiquiste.
Les Tephritidea, comme tous les diptères, sont des insectes holométaboles (métamorphose complète). Le cycle complet des Tephritidae se déroule en 4 étapes :
– l’œuf est pondu sous l’épicarpe* du fruit à quelques millimètres de profondeur.
– les larves, ou asticots, sont de couleur ivoire et passent par trois stades larvaires. Elles se nourrissent de la pulpe du fruit. Leur temps de développement est variable en fonction des conditions biotiques et abiotiques. La pupe et la métamorphose se déroule dans le sol.
– l’adulte (ou imago), n’est pas mature sexuellement à l’émergence. Un période d’alimentation (glucides eau et protéines) est nécessaire de plusieurs jours à plusieurs semaines.
Les femelles piquent avec leur ovipositeur, les fruits sous l’épiderme pour pondre de façon spécifique pour chacune d’entre elles. La taille des pontes varient selon les espèces de fruits, jusqu’à 40 œufs pour B. cucurbitae.
Les Dacini ont une activité diurne. Leurs principales activités peuvent se décomposer en 5 grandes catégories: repos – vol – alimentation – accouplement – ponte.
Certaines activités sont dépendantes des rythmes circadiens internes des adultes et/ou de facteurs abiotiques, tels la température ou l’intensité lumineuse.
La nuit est réservée au repos, à l’abri sur des plantes supports, qui peuvent, être ou non, des plantes-hôtes. L’activité alimentaire culmine en généralement dans la matinée. Les Tephritidae se trouvent sur les plantes-hôtes pour la ponte et le nourrissage. Le reste du temps elles sont posées sur des plantes non-hôtes aux abords de parcelles cultivées. Les mouches effectuent donc régulièrement des déplacements entre les zones de ponte (plante cultivée) et les zones périphériques (plante non-hôte).
La ponte de D. ciliatus s’effectue le matin, celle de D. demmerezi dans l’après midi, alors que B. cucurbitae peut pondre durant toute la journée.
- Description biogéographie des mouches étudiées :
– Bactrocera cucurbitae :
– Dacus demmerezi :
– Dacus ciliatus :
Index
– Arista : partie terminale en forme de soie des antennes de certains Diptères
– Ovipositeur : organe situé à l’extrémité postérieure de l’abdomen et servant à la ponte
– Tergites : arceau supérieur de chaque segment de l’abdomen – Vibrisse : Poils sensoriel
Recommandation d’ouvrages sur cette thématique :
– Lutte intégrée contre les ravageurs des cultures pérennes tropicales