La mouche des fruits, Drosophila melanogaster, bien qu’étudiée depuis près de 100 ans par des scientifiques du monde entier et de toutes les disciplines, les paramètres permettant le choix du partenaire sexuel par la femelle restent encore peu connus. Une équipe internationale de chercheur vient de mettre en évidence le rôle de la réfraction lumineuse des ailes du mâle dans l’attractivité de la femelle et dans le choix du partenaire sexuel.
Dans la nature, la vision intervient dans une multitude de processus biologiques comme la stratégie de reproduction, le signalement ou les comportements sociaux. La sélection naturelle a permis l’apparition d’une diversité infinie de couleur et de pattern chez les animaux, comme chez les oiseaux et les papillons par exemple. La couleur peut ainsi jouer un rôle dans le camouflage, la défense contre la prédation et le rapprochement entre partenaires sexuels.
Des études récentes ont montré la présence d’un phénomène de réfraction lumineuse sur des ailes de mouches (comme D. melanogaster) et de guêpes de très petite taille, dont l’épaisseur des ailes avoisine les quelques manomètres. La variation des patterns de couleurs a tout d’abord servi à distinguer les espèces et à les déterminer, depuis peu, l’idée d’une fonction dans la reproduction a vu le jour.
Ainsi, l’équipe de Katayama, a procédé à des expérimentations en soumettant des femelles de mouches drosophiles (Drosophila melanogaster) au choix de mâles aux ailes aux couleurs vives ou ternes. Il a été découvert que les femelles choisissaient, pour se reproduire, les mâles aux ailes les plus lumineuses, présentant une zone magenta, et non ceux avec des couleurs plus ternes (bleu à jaune) (voir photo ci-contre).
Cette étude valide l’importance de ces couleurs dans la reproduction de ces insectes et apporte également des informations majeures dans son origine génétique. La diversité de pattern, provenant de variations dans le phénomène de réfraction, favorise la sélection sexuelle, à l’origine de la formation de nouvelles espèces. Ce processus biologique peut certainement se retrouver dans un plus grand nombre d’espèces.
Cette découverte amène donc un nouveau regard sur l’importance que jouent la vision et les couleurs des animaux dans la sélection sexuelle et leur évolution.
Source : Sexual selection on wing interference patterns in Drosophila melanogaster (2014). Proceedings of the National Academy of Sciences, 111 (42) : 15144-15148 (lien)
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