Comme vous avez pu le lire dans mes différents articles, je réalise des élevages de plusieurs espèces d’insectes depuis de nombreuses années, et notamment des colonies de fourmis.
Par cet article, je souhaite vous les faire découvrir.
Ce qui est intéressant chez les fourmis, comme tous les insectes sociaux, est la diversité des comportements que l’on peut observer, leur organisation complexe et leur faculté à s’adapter facilement à des environnements captifs. Chaque espèce présente des caractéristiques comportementales, biologiques et alimentaires qui lui sont propres.
Avant de s’en procurer, il est avant tout nécessaire de s’approprier les connaissances de base. Pour cela, je vous conseille de lire mes deux articles à ce sujet : Construire une fourmilière & Se procurer des fourmis. Aussi, je vous invite à visiter ce site internet et son forum où vous trouverez toutes les réponses à vos questions et vous pourrez échanger avec toute une communauté de myrmécophiles, dont moi-même! http://www.myrmecofourmis.org
En ce début d’année 2015, j’ai fait l’acquisition de deux jeunes colonies, constituées d’une reine et de quelques ouvrières, l’une de l’espèce Messor barbarus et la seconde Lasius niger. Elles sont placées dans un tube à essai qui est relié à une aire de chasse (voir photo 1, 2 et 3).
L’an dernier, j’ai trouvé dans la nature une jeune colonie de l’espèce Formica fusca, une reine probablement issue d’un essaimage de l’année 2013, qui compte actuellement une trentaine d’ouvrières. Elles aussi sont placées dans un nid du même type que les deux espèces précédentes. Avant d’incorporer un nid de plus grande taille, en béton cellulaire ou autre, la colonie doit compter plusieurs dizaines d’ouvrières, voir centaines selon la taille de l’espèce considérée.
Depuis 4 ans, je possède une colonie du genre Myrmica (espèce non déterminée) qui compte actuellement près de 300 ouvrières, peut-être 400… enfin c’est une estimation, difficile de les compter!! Cette espèce se trouve dans un nid en béton cellulaire depuis 2 ans. L’espace devient limité, je vais devoir construire un nouveau nid plus spacieux et les transvaser prochainement (voir photo 4).
Enfin, ma colonie la plus populeuse et la plus âgée est une colonie de l’espèce Formica fusca que je possède depuis maintenant 11 ans. Et oui, chez certaines espèces, la reine peut vivre près de 17 ans!
Cette colonie compte plus de 1000 ouvrières, voir plus… et se trouve dans un nid en béton cellulaire.
Grâce au forum cité précédemment, j’ai découvert les nids en plastique acrylique transparent. J’ai donc entrepris ce week-end de transférer la colonie du nid en béton cellulaire à celui en plastique (acheté sur un site que je conseille : Antstore).
- Voici la procédure :
Il s’agit de faire déménager les fourmis en reliant le nid occupé (ici en béton cellulaire) au nouveau nid (ici en plastique acrylique) (voir photos 5 et 6). Il y a deux méthodes : une méthode rapide et une autre plus douce.
La première consiste à faire tomber toute la colonie dans l’aire de chasse qui est reliée au nouveau nid puis attendre qu’elles y pénètrent.
Pour ma part, je préfère adopter la seconde. La technique est de rendre le nid habité invivable pour que les fourmis déménagent d’elles même vers un endroit plus hospitalier qu’est le nouveau nid. Pour cela, j’installe une lampe au dessus du nid pour faire monter la température progressivement et je place le nouveau nid à l’obscurité et au frais. Le temps d’attente peut être plus ou moins long.
L’installation est ainsi composée à gauche par le nid en béton cellulaire et à droite par le nid en plastique acrylique (mis à l’obscurité par des feuilles de papier noir), situé sous l’aire de chasse, les trois modules étant reliés les uns aux autres par des tuyaux en plastique souple (voir photo 7).
Mes Formica fusca ont ainsi mis 48 heures pour déménager toute la colonie. Lors de se transfère, un comportement est vraiment intéressant à observer : des ouvrières transportent d’autres congénères qui se mettent en boule pour être mieux déplacées vers le nouveau nid (voir vidéo en fin de page).
Aujourd’hui, la colonie a donc bien pris domicile dans leur nouveau nid en plastique transparent qui semble parfaitement leur convenir (voir photo 8 et 9).
Remarque : l’humidification du nid en béton cellulaire ce fait par capillarité, un espace est creusé pour y verser l’eau (voir photo 4). Or, pour le nouveau nid en plastique ce système ne peut pas être utilisé. Pour l’humidifier, j’ai opté pour un tube à essai rempli d’eau, obstrué par du coton, et inséré dans la seconde ouverture du nid (voir photo 10).
Vidéo de Formica fusca transportant des congénères lors du transfert de nid
Nouvelles espèce :
Depuis mars, j’ai en ma possession une jeune colonie de Camponotus vagus. Elle est composée d’une reine, de 8 ouvrières et d’un couvain. Cette espèce fait partie des plus grandes d’Europe, la reine pouvant mesurer près de 18mm, et les plus grandes ouvrières (major) 16mm.
Son aire de répartition s’étend au sud de l’Europe avec pour limites nord le Morbihan, le Bas Rhin.
Espèce lignicole, elle apprécie les nids à faible humidité. J’ai donc placé la colonie dans un aquarium en verre, dont le sol est constitué de sable avec quelques éléments de décor provenant de son habitat privilégié : les forêts de sapins, pommes de pin et petites pierres (voir photos).
Aujourd’hui, le couvain s’est bien développé, il est composé de 8 pupes (cocon de métamorphose) et de plusieurs larves à tous les stades. La colonie va doubler en populations ces prochains jours.
Pour en savoir davantage sur sa biologie et son élevage, je vous invite à visiter cette page qui offre tous les renseignements nécessaires : Camponotus vagus.
Recommandation d’ouvrages sur cette thématique :
– Fourmis de France, de Belgique et du Luxembourg
– L’incroyable instinct des fourmis : De la culture du champignon à la civilisation