Fabrication d’une fourmilière 1/2 : Le nid

Fabrication d’une fourmilière 1/2 : Le nid

Les fourmis passionnent en raison de leur mode de vie sociale, leur activité sans fin et de leurs comportements. C’est donc tout naturellement que j’ai voulu les observer de plus près et d’en élever chez moi.

Je me suis donc intéressé aux techniques et aux possibilités existantes pour fabriquer une fourmilière artificielle. Il ne s’agit pas de partir au hasard, un minimum de connaissance sur la biologie, l’écologie, la physiologie de ces insectes est nécessaire.

Cette partie va être consacrée à la fabrication d’une fourmilière, pour en savoir d’avantage sur la biologie, l’écologie et la physiologie des fourmis, vous devez suivre ce lien : ici.

Je reste, bien évidemment, à votre disposition pour toutes interrogations, demande de conseil, d’astuce ou/et d’expertise. N’hésitez pas à me contacter ici. Au plaisir de vous lire et de vous aider!

Comment fabriquer et avoir une fourmilière chez soi?

Plusieurs matériaux peuvent utiliser selon les espèces de fourmis, l’esthétique souhaité et la facilité de fabrication. Dans tous les cas, le nid doit répondre à un certain cahier des charges. Il doit offrir des conditions d’humidité, de température et résister aux mandibules des fourmis (certaines espèces ont la capacité de creuser des matériaux très dur). Il est donc possible de construire des nids en bois, en terre, en plâtre, en plexiglas ou encore en béton cellulaire.

Pour ma part, je préfère le béton cellulaire pour les raisons suivantes :

  • sa porosité, qui lui permet d’absorber l’eau par capillarité, tout en restant résistant (contrairement au plâtre qui a tendance à se désagréger avec le temps),
  • sa structure particulièrement friable lui permet d’être creuser facilement à l’aide d’un tournevis ou d’une fraiseuse (le plâtre est lui moulé),
  • sa composition non organique qui limite le développement de champignons et d’acariens contrairement au bois ou à de la terre,
  • sa résistance pour les transports

Etapes :

Bloc de béton cellulaire avec galeries et chambres creusées avec une fraiseuse électrique - Photo B. GILLES
Bloc de béton creusé avec une fraiseuse électrique

1) – Prendre un bloc de béton cellulaire, dont le volume est fonction de la taille des fourmis (certaines espèces mesurent 1 à 2 mm et d’autres dépassent le centimètre) et du nombre de fourmis que l’on souhaite avoir dans sa colonie. Il faut prévoir plus grand pour que la colonie puissent se développer. En effet, les fourmis supportent une forte densité, jusqu’à un seuil où la reine arrête de pondre le temps que la population diminue et retrouve un seuil acceptable.

2) – Creuser les galeries et les chambres qui vont accueillir les fourmis, de même, la profondeur et la largeur doivent être en rapport avec le nombre et la taille de l’espèce. Une fraiseuse électrique est le plus pratique et facile à utiliser (voir photo).

3) – Le système d’humidification, important, car les fourmis ont besoin d’humidité, des espèces plus que d’autres. Le mieux est d’avoir un gradient d’humidité dans le nid, ainsi les fourmis se placent à l’endroit qui leur convient le mieux. Soit l’humidification se fait  par le bas du nid, l’eau monte dans le béton cellulaire par capillarité, soit par le dessus du nid. Dans le premier cas, il s’agit de creuser une partie du béton cellulaire pour qu’il puisse être immergé dans un récipient (voir photo). Dans le second, il suffit de creuser une chambre où l’eau sera déversée. Sa surface ne doit par être en contact direct avec une chambre contenant les fourmis. L’eau se propagera dans le béton cellulaire et humidifiera le nid selon un gradient (voir photo). Pour ma part, j’utilise la deuxième technique que je trouve plus pratique.

Réservoir d'eau et chambres avec fourmis - Photo B. GILLES
Réservoir d’eau et chambres avec fourmis – ©Photo B. GILLES
Zone immergée pour humidifier le nid (vue de dessous)
Zone immergée pour humidifier le nid (vue de dessous)
Description des différents éléments d'une fourmilière en béton cellulaire - Photo B. GILLES
Description des différents éléments d’une fourmilière en béton cellulaire – Photo B. GILLES

4) – Insérer l’aire de chasse (endroit où les fourmis vont être nourries et où elles évacueront les déchets) dont le but est d’offrir un espace ouvert où les fourmis vont pouvoir venir s’alimenter et évacuer les déchets. L’aire de chasse est le plus souvent un bac en plastique agrémenté de sable, de plâtre, de terre…. (tout ce que l’on veut!) qui permet de créer un environnement où évolueront les fourmis. L’aire de chasse peut être soit incorporée au nid soit être indépendante. Cela consiste à réaliser une ouverture sur le fond du récipient qui donne dans une chambre du nid dans le cas 1 ou à relier l’aire de chasse au nid par un tuyau en plastique (voir photo). Je préfère cette seconde option car l’aire de chasse et le nid étant indépendants, il est plus facile de transporter le nid, et il est également possible de changer l’un ou l’autre des éléments par la suite. 

5) – Placer une plaque de verre sur le béton cellulaire, qui permet à la fois d’empêcher les fourmis de sortir et de les observer sans les déranger. Pour coller la plaque de verre au béton cellulaire, j’utilise une colle à fixation rapide tous matériaux. Rien de très compliqué dans cette étape.

6) – Placer du talc sur les rebords supérieurs de l’aire de chasse pour éviter toute fuite de fourmis (voir photo). Les fourmis ne peuvent s’agripper au talc et glissent. Par contre, cette étape est plus délicate, plus compliquée et demande un peu d’habitude. La technique est de mélanger du talc à de l’alcool à 90%, de sorte à obtenir un mélange pas trop épais ni trop liquide, de positionner le bac à aire de chasse à l’envers, puis de verser le mélange. Faire en sorte qu’aucun espace ne soit oublié, les fourmis trouvent rapidement la faille! Attendre que l’alcool s’évapore et le talc bien sec, le tour est joué. Peut être est-il utile de faire des essais avec de petits récipients et des fourmis sauvages pour se faire la main et maitriser la technique.

Où se procurer des colonies? – Comment les nourrir? – Quelles espèces choisir?

Plusieurs possibilités existent :

Pour découvrir cette étape, suivez ce lien.

Je reste, bien évidemment, à votre disposition pour toutes interrogations, demande de conseil, d’astuce ou/et d’expertise. N’hésitez pas à me contacter ici. Au plaisir de vous lire et de vous aider!

Je vous propose d’aller voir ce site : myrmecofourmis.org, un site et un forum dédiés à la Myrmécologie (science des fourmis), vous pourrez y trouver toutes les informations concernant l’élevage des fourmis et d’échanger avec d’autres passionnés.

3 thoughts on “Fabrication d’une fourmilière 1/2 : Le nid

  1. Bonjour et merci pour votre site , je voudrais avoir une fourmilière , je me demande si les fourmis seraient heureuse enfermées dans une fourmilière d’appartement , si ça ne les perturbent pas et si elles peuvent être relâchées dans la nature . Merci de votre réponse , bonne continuation 🙂

  2. C’est très gratifiant de réaliser sa propre fourmilière, mais il faut savoir que diverses embuches sont possibles, comme le fait que le béton cellulaire soit aussi creusé par les fourmis qui pourront alors s’échapper…. Quitte à ne pas prendre de risque et pour ceux qui ne sont pas bricoleurs, il existe des fabricants de fourmilière qui résistent à toutes les espèces comme : https://fourmiculture.com

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