Utilisation du filet à papillon en pleine forêt tropicale par Gérard FiippiPar Benoît GILLES
Dans les recoins les plus reculés du globe, là où la nature règne en maître, chaque mission scientifique repose sur une combinaison essentielle : l’expertise des chercheurs et la fiabilité du matériel utilisé. L’archipel de São Tomé-et-Príncipe, véritable sanctuaire de biodiversité encore largement inexploré, est au cœur des expéditions menées par Microland, une ONG dédiée à la connaissance et à la préservation du vivant. Mais pour étudier cette entomofaune méconnue et souvent insaisissable, il faut du matériel spécifique, robuste et parfaitement adapté aux conditions extrêmes des forêts tropicales.
C’est dans cet esprit que s’inscrit le partenariat entre Microland et Mauna Kea, un acteur de référence en matériel scientifique pour l’entomologie de terrain. Lors de la dernière mission de février 2025, ce partenariat a permis de tester en conditions réelles des équipements innovants, répondant aux défis posés par l’humidité omniprésente, la densité de la végétation et les contraintes logistiques des expéditions.
Pièges lumineux optimisés pour les milieux tropicaux, filets à papillons conçus pour résister aux forêts denses et épineuses… ces outils ont prouvé leur efficacité et deviendront des éléments clés des prochaines missions. En associant savoir-faire scientifique et innovation technologique, Microland et Mauna Kea ouvrent la voie à une exploration plus performante et respectueuse des écosystèmes, garantissant des découvertes inédites sur ces territoires fascinants.
Quand la science rencontre l’engagement

Il est des terres où la nature façonne un monde à part, des sanctuaires de biodiversité où chaque espèce, aussi discrète soit-elle, participe à l’équilibre fragile d’un écosystème unique. Ces havres de vie, souvent méconnus, font face à de multiples menaces : déforestation, changement climatique, activités humaines mal maîtrisées… Pourtant, au milieu de ces enjeux, des passionnés se mobilisent pour préserver et valoriser ces richesses.
Parmi eux, Gérard Filippi, entomologiste et naturaliste de cœur, a fondé en 2015 l’ONG Microland, une structure dédiée à la connaissance et à la préservation de la biodiversité. Sa philosophie : allier rigueur scientifique et transmission des savoirs, afin d’impliquer les populations locales dans la conservation de leur patrimoine naturel.
Microland : une mission, une vision
Loin des approches dogmatiques et des discours alarmistes, Microland œuvre à la croisée des chemins entre recherche et action de terrain. Son ambition est claire : valoriser la biodiversité en fournissant aux habitants les clés pour la comprendre et la préserver.
Cette démarche repose sur trois axes fondamentaux :
- L’exploration scientifique : inventorier, étudier et documenter les espèces pour enrichir la connaissance du vivant
- L’éducation et la sensibilisation : former les populations locales afin qu’elles deviennent elles-mêmes les gardiennes de leur biodiversité
- L’implication des acteurs locaux : associer les communautés, les chercheurs et les institutions pour une conservation durable et partagée
Un archipel de biodiversité : São Tomé-et-Príncipe
Depuis 2018, Microland a jeté l’ancre sur un joyau de l’Atlantique : l’archipel de São Tomé-et-Príncipe, situé au large des côtes africaines. Véritable laboratoire à ciel ouvert, ce territoire volcanique abrite une faune et une flore d’une richesse exceptionnelle, marquées par un taux d’endémisme remarquable.
L’objectif de Microland ?
Réaliser un inventaire précis des espèces, notamment les insectes, maillons essentiels de la chaîne écologique, souvent délaissés par les grandes initiatives de conservation. Cette démarche permet non seulement de mieux comprendre ces écosystèmes insulaires, mais aussi de mettre en lumière l’importance de leur préservation auprès des populations locales.
Sur le terrain, chercheurs et habitants collaborent étroitement : les premiers apportent leur expertise scientifique, les seconds partagent leur savoir empirique. Ce dialogue constant permet d’ancrer la conservation dans une réalité économique et sociale, garantissant son efficacité sur le long terme.
Quand la science devient un outil de transmission

Au-delà des missions d’exploration, Microland place l’humain au cœur de son action. L’ONG organise des ateliers pédagogiques, des formations et des conférences pour initier les habitants aux richesses naturelles qui les entourent. Cette approche repose sur une conviction profonde : on ne protège bien que ce que l’on connaît.
Dans ce contexte, les insectes jouent un rôle central. Merveilles d’adaptation, régulateurs des écosystèmes, témoins silencieux des bouleversements climatiques, ils sont à la fois les acteurs et les indicateurs de la santé des milieux naturels. Étudier leur diversité revient donc à décrypter l’état des écosystèmes et à anticiper les menaces qui pèsent sur eux.
Un modèle d’engagement scientifique et participatif
L’originalité de Microland réside dans sa capacité à tisser des liens entre science et engagement citoyen. En mêlant rigueur naturaliste et pédagogie, l’ONG démontre qu’il est possible d’associer exploration du vivant et implication des populations locales, sans jamais dissocier savoir et action.
Parce que la biodiversité ne se résume pas à un inventaire d’espèces, mais à un patrimoine vivant à transmettre, Microland continue d’écrire son histoire aux côtés de celles et ceux qui, chaque jour, vivent au contact de cette nature précieuse.
Mission Microland 2025 : Exploration et validation de matériel scientifique en forêt tropicale
En février 2025, une nouvelle mission de Microland s’est déroulée dans l’archipel de São Tomé-et-Príncipe, en effectif réduit : Gérard Filippi et moi-même. Cette expédition avait une double finalité : préparer une mission d’envergure pour 2026 et tester du matériel de collecte en conditions extrêmes.
À la découverte d’écosystèmes inexplorés

L’un des grands objectifs de cette mission était d’explorer de nouvelles localités dans les zones les plus reculées de l’archipel, en vue d’établir un programme de recherche scientifique approfondi. L’archipel, réputé pour son taux d’endémisme exceptionnel, recèle encore des habitats inexplorés où l’entomofaune reste largement méconnue.
Nos premières observations ont révélé un potentiel scientifique considérable, tant sur le plan des nouvelles espèces que de la dynamique des écosystèmes. Ces résultats préliminaires serviront de base à l’élaboration d’un programme d’étude plus vaste, qui mobilisera une équipe scientifique complète en 2026.
Matériel de collecte – Partenariat de qualité avec Mauna Kea
Le deuxième objectif de la mission consistait à évaluer de nouveaux équipements de collecte et de capture des insectes, un aspect essentiel de nos travaux. Travailler dans des environnements tropicaux éloignés impose de nombreuses contraintes matérielles :
- Robustesse: le matériel doit résister à l’humidité, aux intempéries et aux conditions difficiles du terrain
- Poids réduit: les transferts entre São Tomé et Príncipe limitent la charge transportable à quelques kilos
- Facilité de montage et d’utilisation: les installations doivent être rapides et pratiques sur le terrain
- Efficacité: l’équipement doit permettre d’optimiser les captures tout en minimisant l’impact sur les écosystèmes.
Dans ce cadre, nous avons pu tester deux équipements fournis par notre partenaire Mauna Kea, spécialisés dans le matériel scientifique pour l’entomologie de terrain.
Piège lumineux fourni Mauna Kea : une innovation adaptée aux conditions extrêmes
L’un des dispositifs testés était un piège lumineux de type « dôme » conçu pour l’étude nocturne des insectes (figure 1). Contrairement aux traditionnels draps blancs, souvent inefficaces sous climat humide, ce piège est conçu en toile plastique imperméable, un atout majeur en forêt tropicale où l’humidité peut rapidement compromettre la collecte (vidéo ci-dessous).
- Montage en quelques minutes, similaire à celui d’une tente
- Léger et compact, il se transporte aisément à dos d’homme
- Facile à nettoyer, ne retenant ni la saleté ni l’humidité
Après 15 jours d’utilisation intensive à travers la forêt dense, les performances du piège ont surpassé nos attentes : excellente attractivité des insectes, résistance aux conditions extrêmes et facilité d’utilisation sur le terrain. Cet équipement sera intégré aux prochaines expéditions de Microland.

Filet à papillons télescopique : maniabilité et robustesse en milieu tropical
Nous avons également testé une poche à papillons grand format (diamètre 65 cm ) avec un manche télescopique de 180 cm (figure 2). Dans les forêts tropicales, la collecte manuelle pose un défi majeur : la végétation dense et souvent épineuse met à rude épreuve la durabilité du matériel (vidéo ci-dessous).
- Maniabilité et légèreté: permet une utilisation prolongée sans fatigue excessive
- Matériaux résistants: filet robuste limitant les déchirures
- Adaptabilité: manche télescopique offrant une grande portée, indispensable pour capturer des espèces en hauteur
Ce modèle a démontré une excellente résistance malgré les conditions exigeantes du terrain, et deviendra un élément incontournable de nos futures missions.

Une validation terrain réussie
Cette mission a permis de valider ces équipements pour nos prochaines expéditions. Leur robustesse, légèreté et efficacité les rendent parfaitement adaptés aux exigences de la recherche en milieux tropicaux.
Vous êtes chercheur, naturaliste ou passionné d’entomologie de terrain ?
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Utilisation du piège lumineux type « dôme » et explication de Gérard Filippi
Utilisation du filet à papillon en pleine forêt tropicale par Gérard Fiippi